Le praticien doit effectuer des clichés simples, peu irradiants et qui permettent d’obtenir de nombreuses informations. Ces clichés permettent de comprendre les liens entre les germes des dents permanentes et les racines en particulier des molaires temporaires. Il est aussi possible d’en mesurer le rapport couronne/ racine, l’épaisseur d’émail avant une réduction amélaire proximale ou surveiller les éventuelles résorptions. Cette approche est donc plus orthodontique.
Comme cliché, nous pouvons lister celui le rétro-coronaire qui pertinent pour observer les caries proximales, même débutantes, mais aussi les reprises possibles de lésions sous les obturations coronaires. Il y a aussi le cliché rétro-alvéolaire pour l’évaluation et la surveillance de l’état parodontal.
La radiographie numérisée apporte des bénéfices comme l’instantanéité du résultat, la diminution du volume d’archives, le lien automatique entre un dossier informatisé et les clichés du patient.
L’amélioration de la technologie rend possible le fait de profiter de capteurs de type CCD avec ou sans fil (encore un peu volumineux pour ces derniers) ou de plaques photosensibles à mémoire (ERLM) qui doivent être lues par un faisceau laser (plus soupes et peu épaisses).
- La finesse du grain d’une émulsion photographique argentique apporte des détails très fins, la dynamique de l’image de la radiographie numérique donne la capacité et retravailler les images avec un post-traitement de l’image en utilisant une série de filtres numériques qui a pensé spécifiquement pour les tissus que nous pouvons rehausser auquel peuvent s’ajouter des aides au diagnostic.
Récemment, une nouvelle contrainte réglementaire est venue renforcer les obligations afférentes à nos activités radiologiques non sur un plan de dosimétrie et de radioprotection, mais sous la forme de contrôle de la qualité des clichés (contrôles internes et externes).
Une obligation de contrôle « externe » des appareils de radiographie s’applique désormais pour améliorer la qualité et l’efficacité de la prise de clichés et réduire le nombre de de clichés, utilisant des rayonnements ionisants, inexploitables. Le but est de diminuer le nombre de clichés inexploitables qui enfreignent la règle de l’optimisation des examens. - En interne, l’orthodontiste a l’obligation d’effectuer un contrôle qualité tous les trois mois. Le protocole de ce contrôle interne devra faire l’objet, à son tour, d’un audit par l’organisme en charge du contrôle externe .
Globalement, le but est vérifier que le matériel ne voit pas ses qualités diminuer pour permettre le maintien de la qualité de diagnostic. Voici des erreurs possibles, faute de qualité matérielle suffisante :- Les éventuelles déformations par non alignement de la source et du capteur,
- Le défaut d’homogénéité de l’image issue du capteur ou lors de la révélation du film ou du capteur,
- Le manque de contraste sont ainsi évalués puis archivés à titre de comparaison.
Concernant les clichés qu’ils soient du type rétro-coronaires ou rétro-alvéolaires, ils seront réalisés avec un angulateur de type Rinn© ou Eezee Grip-Rinn©. Il apporte une orthogonalité du rayon incident avec le film ou le capteur, il est parallèle au grand axe de la dent radiographiée. Cette méthode « des plans parallèles », fait baisser le risque de déformation des structures. Cela donne une mesure précise et réaliste à la réalité anatomique. En effet, les capteurs filaires sont eux plus épais, ils ne permettent pas s’adapter sur les angulateurs habituels. Il faut alors s’équiper d’un matériel spécifique d’usage plus difficile notamment chez l’enfant.
Pour permettre l’optimisation de l’image, il est nécessaire d’avoir recours à l’anneau de visée qui donne la capacité de placer correctement le tube radiographique et éviter ainsi les expositions partielles par décentrement de la source de rayons X par rapport au capteur.
2. Evaluation de la qualité
Ils concernent :
- L’absence de superposition des faces proximales du fait d’une angulation dans le sens antéro-postérieur.
- L’absence de déformation liée à une erreur de non orthogonalité du capteur et du tube dans le sens vertical.
- Une visibilité suffisante de l’ensemble du secteur visé.
- Un contraste franc entre zones radio-opaques très minéralisées et radio-claires de la pulpe ou des tissus mous. Le but est de ne pas avoir une image grisée, sans contrastes, ne donnant pas la possibilité d’un diagnostic de lésions carieuses. C’est moins régulier en radiographie numérique qu’en argentique qui reste soumis aux aléas de la chimie des bains de développement.
3. Règles de radioprotection
- Si nous utilisons une chaîne radiologique optimisée cela a pour conséquence de réduire une exposition qui est déjà faible en soi. Ainsi, il est conseillé d’avoir recours à un tube ou d’ajouter un collimateur rectangulaire à l’extrémité du tube pour réduire la zone utile de rayonnement à la seule surface du capteur.
- Le choix d’un film argentique rapide de type ISO E ou F ou d’un capteur filaire ou des plaques sensibles (ERLM) ne présentant pas de rayures ou de pixels manquant donnent la possibilité d’avoir une image de qualité supérieure avec des paramètres d’exposition réduits.
- Il faut aussi prendre en compte la protection du patient. Celle-ci est assurée par le port d’une veste ou d’un tablier plombé protégeant les gonades, conseillé chez l’enfant et préférable chez la femme enceinte.
- Afin de diminuer l’irradiation à la glande tyroïde, il est possible d’avoir recours à un collier cervical lors de la prise de clichés retro-alvéolaires.
- Un cliché rétro-alvéolaire représente, en fonction des études et des systèmes utilisés, 1 à 8 µSv soit entre 4 h et une journée d’irradiation naturelle.